Faut-il ajouter un 6ème anneau au symbole olympique ?

L’homme est ainsi : il faut qu’il imagine, qu’il innove, qu’il crée. Au XXIe siècle, il se surpasse en donnant naissance, sans l’aide de Dieu, à un 6e continent. D’une superficie équivalente à six fois celle de la France, celui-ci flotte au beau milieu du Pacifique Nord, composé d’environ 100 millions de tonnes de bouteilles, containers en plastique, filets, pneus…

Au rythme auquel il s’étend, il sera plus grand que l’Europe dans 20 ans. Vue sa situation géographique, on pourrait penser qu’il est uniquement l’œuvre des Américains et des Asiatiques, mais c’est sans compter les courants océaniques tourbillonnants qui charrient et regroupent depuis des années les déchets stagnants vers le centre. Ce riant continent, qui appartient donc à toute « l’humanité consommatrice », a été découvert en 1999 par le navigateur Charles Moore et n’a été visité depuis que par deux expéditions américaines. Situé dans les eaux internationales, il ne semble intéresser personne, au grand dam des tortues et dauphins qui confondent les sacs translucides avec des méduses, ou encore des albatros qui périssent gavés de détritus éternels (photos de Chris Jordan).