Le 19 février la NR a publié 3 articles, où l’éthique journalistique est magnifiée, le style oscille entre Joyce et Capote, et les tarifs sont bien indiqués. Ce journal mérite le Pulitzer.
Dans le premier article, Le nouveau Triangle d’or, club de strip-tease, la journaliste commence très fort au niveau de l’éthique, puisque dès le premier paragraphe, elle nous donne le profil Facebook du bordel suivi d’une liste de tarifs : Show lesbien 160€, Erotic Duo 140€, “Pour 200 € le client reste avec une fille pendant une demi-heure”, Coca 5€… Oui l’éthique est là, bien là, par exemple bien dans cette citation du patron du club : “Je veux être respecté et que l’on respecte les filles. Lorsqu’un homme est seul avec une danseuse et qu’elle se déshabille, la promiscuité fait qu’il est souvent intimidé. Si ce n’est pas le cas, j’interviens. Le but est avant tout que le client redemande une danse” C’est beau. C’est frais. Respect.
Après l’avoir lu “La tournée des six bars à hôtesses ” plusieurs fois, nous révisons notre première impression:si le style est proche de celui de Capote ce n’est pas de Truman et Joyce n’est pas James mais celle de Marc Dorcel.
Nous vous livrons l’introduction de cet article:
« Bar américain, bar de nuit, bar à hôtesses : ces appellations recouvrent la même chose. En l’occurrence des bars dans lesquels des hommes prennent un verre au bar, en offrent un à une fille, souvent une coupe de champagne (20 €). S’il prend la bouteille (à partir de 150 €), il peut aller avec elle dans un petit salon privé, avec lumière tamisée là aussi, où certains « jeux coquins sont autorisés », explique une patronne. »
On y apprend que “C’est au Fémina qu’il y a le plus de femmes, jusqu’à huit, jeunes et de toutes origines, dirigée par une ancienne hôtesse, Aicha, désormais propriétaire du lieu.” qu’ »Orlando, l’ancien du Blue Lagoon …/… sait mettre l’ambiance comme pas un.” qu’à L’interdit “les hôtesses …/…ne sont plus toutes jeunes.” et que le Maryline est “Tellement vintage que cela en devient bien avec les fauteuils écrasés, les coussins usés, le parquet abîmé…” ça donne envie.
Le troisième “Je ne viens pas que pour les filles” est une vraie tranche de vie “Alain, quand il ne sillonne pas les routes d’Europe où il installe des commerces, vit à Tours. Cet habitué des bars de nuit les fréquente tous. Grand, baraqué, aimant parler, il porte un regard décomplexé sur ces lieux « où il ne vient pas que pour les filles » et où il aime parler avec la patronne, offrir un verre « s’il en a envie, on ne me force pas », se faire des potes qu’il ne voit qu’ici. « C’est un peu comme une grande famille », résume celui qui, apparemment, n’a pas ou plus de vie familiale… Paradoxalement, en tout cas pour ceux qui diabolisent ces bars nocturnes un peu louches vus de l’extérieur, Alain insiste sur le respect. « Je respecte les femmes qui sont là, tout comme je veux être respecté aussi. »»
On sent bien tous le respect de la femme.