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Le cinéma, j’en ai absolument rien à foutre

Benoît Delepine et Albert Dupontel - copyright Didier Laget
« Le cinéma, j’en ai absolument rien à foutre. »

Ce sont presque les premiers mots de Benoît Delépine, réalisateur et reporter Grolandais, lors de sa rencontre dimanche dernier avec le public tourangeau dans le cadre de l’excellent festival « Mauvais Genre ». Il se défend d’être un réalisateur, ou encore un rebelle, a du mal à se définir, et c’est ça qui nous bien plu. Morceaux choisis pour ceux qui n’étaient pas au Petit Faucheux :

Alcool
« Groland, je dois vous dire la vérité, il y a énormément d’émissions des débuts dont on ne souvient pas du tout. Il y a eu beaucoup de réunions de rédaction au cours desquelles on s’engueulait, et au final, on n’avait oublié les sketchs qu’on avait décidé de tourner »

Mauvais Genre
« J’adore ce festival. Surtout depuis que je suis président du jury. Ce que j’aime bien c’est que pour tous les films qu’on a vus, à tous les moments, quelqu’un pourrait se lever pour crier, « mais vous n’avez pas honte ! »

Normalité
« Les spectateurs nous disent souvent que les gens sont bizarres dans nos films. Moi je vois pas ce qu’ils veulent dire, ce sont mes amis »

Révolution
« Je ne me sens pas rebelle, mais plutôt inadapté »

Grand soir
« Notre dernier film avec Gustave raconte l’histoire de deux frères que tout oppose – Benoît Poolvoerde, le plus ancien punk à chien d’Europe, et Albert Dupontel qui vend des matelas dans une zone commerciale – et qui essaient de faire une révolution en France similaire à celle qui a eu lieu en Tunisie »

Cinéma
« Plus que des réalisateurs, on se considère comme des aventuriers. Le cinéma, ce n’est pas une question d’argent : c’est réussir à emmener des gens dans une aventure hallucinante »

Terrorisme
« Avec Gustave, avant de faire du cinéma, on a essayé de faire un attentat terroriste à Bruxelles. On a fait fabriquer une grande machine pour envoyer une grosse tarte sur l’hôtel Sheraton, et on a fini en taule. On s’est dit que le terrorisme, c’était moyen »

Mickael Kael
« Dans ce premier film, je voulais vraiment dénoncer à quel point on était tous manipulés, sauf que tout le monde le savait déjà »


Aaltra
« C’est pas une envie de faire un film, mais une envie d’aller boire un coup avec Kaurismäki en Finlande (…) Pour Groland, je lui ai remis la médaille des arts et des litres, et il m’a pris pour un con »

Belgique
« On aurait du être Belges »

Musique
« Moi, personnellement, je déteste la musique »

Casting
« Quand les acteurs nous disent oui, on se bourre la gueule »

Avida
« Notre meilleur film. Notre film adolescent »

Scénario
« On avait été aidés par la région Nord Pas-de-Calais, et j’étais ivre mort pendant une réception avec les officiels. J’ai balancé une chaise dans une baie vitrée de l’Hôtel de Ville. Le lendemain, j’avais honte et il fallait que je trouve une excuse. J’ai dit que je répétais une scène qu’on devait tourner le lendemain. Du coup, le lendemain, on a vraiment tourné une sorte de partie de pétanque à la chaise. C’est pas chouette. »

Nouvelle vague
« Je veux pas être méchant… et puis si, rien à foutre : dernièrement tout Truffaut est repassé sur Arte, et franchement, c’était pas terrible (…) je suis quand même pas gêné de me moquer de Truffaut… ho bof »

Gégé
« C’est une scène qu’on a pas gardé dans Mammuth : Isabelle Adjani marche sur la route, et j’attends tout seul dans la nuit, sans rien faire, accoudés à une voiture, et tout à coup j’entends la voix de Gérard qui me dit : moi c’est pareil, j’ai pas trop envie de baiser en ce moment. Il était rentré dans ma tête. Il voit tout, il sait tout, c’est un génie »

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