oazar

Le Salers de la peur.


La Salers, on le sait, est une belle vache rousse à cornes en lyres. Le Salers est le fromage fait avec son lait. Moins connu que le Cantal, le Salers est pourtant hypra kiffant (comme dit mon jeune neveux). J’en ai justement acheté un gros morceau sur le stand de la coopérative laitière de Saint Bonnet de Salers, lors de cette édition d’Eurogusto et la régalade fut totale. Je dis fut, car le morceau n’est plus.

Déjà sa croute est une oeuvre d’art, son parfum évoque la ferme auvergnate où je dormais sur la paille à l’étage au dessus des bêtes, et son goût est un voyage dans les pâturages du Cantal. Le bonheur c’est un bon fromage.

C’était un Salers de Tradition, 100% lait de vache de Salers fabriqué sur l’exploitation agricole, avec le lait produit par celle-ci, entre le 15 avril au 15 novembre, période pendant laquelle les vaches mangent uniquement de l’herbe et, dans le cas du morceau que j’ai acheté, affiné 20 mois. J’aurais dû en prendre dix fois plus.

Vive le lait cru !
Meuuuuuuuuuuuuuuuh!

Quand j’habitais en Auvergne, pour Noël, notre père remontait de la Mine de Messeix, un petit morceau de charbon qu’il mettait dans nos galoches et, si nous avions bien travaillé dans les champs, une mandarine. Notre mère était rémouleuse de mandarine, un vieux métier qui ne rapportait pas beaucoup d’argent, alors pour ajouter des patates dans la truffade, nous avions quatre vaches, la Blanchette, Marguerite, la Noireaude et surtout la Peur qui avait peur du train, d’où le titre de ce billet. Voilà.

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