Je fume des Lucky Strike depuis la maternelle. J’ai donc souvent vu évoluer le design du paquet au célèbre logo, le « bull’s eye », dessiné par Raymond Loewy. Mais hier, sur le présentoir de mon bureau de tabac, j’ai été surpris d’en découvrir un nouveau, style papier kraft-recyclable. Je demande à mon buraliste :
– Elles sont à quoi celles-là ? Au chocolat ?
– Non, elles n’ont pas d’agent de saveur et de texture. C’est que du tabac, qu’il me dit.
– Ha ?
Dans le doute j’en achète un paquet. Est-ce psychologique, je les trouve très bonnes. Et puis je me dis, au fait, c’est quoi les agents de texture et de saveur ? A quoi ça sert ? La nicotine, je connais, c’est ce qui me rend accro à mes Lucky. Le goudron aussi, c’est le cocktail de substances chimiques né de la combustion de la cigarette qui nappe onctueusement mes voies respiratoires et prépare le lit douillet de mon cancer. Quand au monoxyde de carbone, c’est l’élément facétieux qui distrait mes globules rouges de leur boulot : transporter l’oxygène. Du coup, je demande à Didier à quoi ça sert, au juste, les agents de saveur et de texture.
– Je sais pas, il m’avoue. Il n’y a pas le détail sur un paquet de cigarette.
En effet. Et il y a une bonne raison à cela. Un copain qui travaille dans le marketing me l’explique. A l’inverse d’un fabricant de gâteau, le cigarettier n’est pas obligé de lister de façon exhaustive les éléments entrant dans la composition de ses produits. Du coup, sur le paquet de Lucky classique, il y a juste : « agents de saveur et de texture : 9,0 % ». J’appelle un copain chimiste et non fumeur.
– Pourquoi avoir rajouté ces trucs ? Puisque maintenant on les enlève ?
– Ils les enlèvent pour que des abrutis comme toi aient l’impression de fumer plus sain.
– C’est toi qui aurais du travailler dans le marketing.
Mon ami me confirme qu’il y a de l’ammoniaque, qui optimise la dépendance, et aussi parfois du cacao, qui a pour propriété d’élargir les voies pulmonaires, permettant ainsi aux gourmands de profiter pleinement de la chaude fumée. Mais il y a d’autres mystérieux additifs pour masquer l’âcreté de certains tabacs, pour modérer l’irritabilité de la fumée, ou encore créer un parfum lié à l’enfance qui aidera au recrutement de nouveaux fumeurs.
Et puis je fais le bilan : Il y a quelque chose en moins dans la cigarette, qui devait tout de même avoir un coût… et pourtant le prix du paquet augmente. Le Lucky sans agent pernicieux vaut 5,80 €, contre 5,70 € pour le Lucky classique. Ils sont forts ces marchands de clopes.
4 Comments
Add Yours →Face à la méfiance croissante de l’opinion à l’égard des additifs de toute sorte, l’industrie du tabac tente de se positionner sur le business « vert » en mettant en avant des produits soi disant « naturels », « sans additif », avec des mentions « 0 % », sans jamais, comme à leur habitude, fournir aux consommateurs la moindre preuve de leur allégations publicitaires.
Ces arguments sont d’autant plus trompeurs qu’une cigarette sans additif n’est pas une cigarette moins dangereuse car les substances toxiques de la fumée de tabac résultent de sa combustion.
Et voila, tu as tout compris le but est toujours le même, rendre accrocs les plus jeunes et vite afin qu’ils deviennent des quinquagénaires qui ne se souviennent même plus de ce qu’ils étaient avant sans clop…
une ancienne accroc qui est passée au gomme de nicotine !!!
J’en pense que tu auras un cancer bio 🙂
Pardon… tu auras avec un « s »
dans cette mouvence « verte » et la montée en puissance de « éva J » , je vais faire comme vous ; fumer des winston bio , peut être que les non fumeurs invétérés vont me laisser un peu plus « tranquille «